Sébastien Marnier & Billy Johnson

 

ph. Jonathan LLense
texte par Clara Bouteille

 
 

Billy Johnson est un chat hautain, d’un mètre de long, doté de crocs de vampire qui a choisi comme drogue des haricots verts. Sébastien, réalisateur et scénariste, est fasciné par cet être mi-chartreux mi-siamois, qui s’étend de tout son corps sur son fauteuil attitré.

 
 
 
 

Le chat c’est mes journées du mercredi…

« Je suis réalisateur et scénariste, j'ai fait trois longs métrages et j’ai écrit des romans ce qui implique de longs moments seul à la maison pendant mes périodes d'écriture. Mon parcours d’auteur extrêmement solitaire m’a donné cette envie d’avoir un chat pour combler ces moments de solitude. D’avoir cette présence, de s’autoriser des pauses, a pu m’emmener dans la rêverie, la fablerie. Cette connivence s’est mise en place au fur et à mesure des années. Petit on m’a offert un chat à l’école, que j’ai dû donner à ma grand-mère, puisque mes parents n’aimaient pas les animaux. Le chat, c’est mes journées du mercredi quand j’étais gamin et que je me rendais chez ma grand-mère ou “tout” m’était permis ; la télé et enfin le chat. »

 
 
 
 

Billy Johnson

« Je me suis demandé qui était ce chat, sa personnalité et c’est assez drôle car bien qu’il soit forcément un être doté de sensibilité, je pense qu’un animal de compagnie finit par être tout ce que l’on transpose sur lui. J’en ai conclu que si Billy Johnson était un humain, il me serait insupportable, il serait très hautain, trop sûr de sa beauté, désireux d’être observé,  bien trop arrogant. À la maison, il a un totem qui fait figure de grattoir et nous permet d’éviter l’horrible arbre à chat. Billy est presque toujours dessus, j’imagine qu’il adore être observé là, sur ce siège en hauteur. C’est son côté “Kakou”. Billy Johnson est grand, imposant, presque menaçant avec ses crocs de vampires et ses griffes gigantesques. Il ne fait pas tant de bêtises que ça, mais comme tous les chats, il lui arrive d'être habité par le diable pendant 15 min. C’est quand même très différent d’un chien qui a une fidélité totale au maître; le chat est plus une sorcière, assez indépendante. Même après 9 ans de colocation, Il m’arrive de passer de longues heures à l’observer, ses pattes, sa gestuelle, la manière dont il se lave, tout me fascine.

Il y a beaucoup d'animaux empaillés chez moi, et petit Billy Johnson était obsédé par cet écureuil posé sur mon bureau. Il lui arrivait de le lécher, alors j’observais avec humour l’étrangeté de cette scène. Avec Billy Johnson, c’est une colocation: il y a eu un avant/après son arrivée dans notre quotidien, la tendresse, l’apaisement… »

 
 
 
 

La rencontre avec les haricots verts…

« C’est un chat qui se nourrit essentiellement de haricots verts, c’est un peu sa cocaïne à lui.
On l’a découvert lors d’une visite médicale à ses deux ans alors qu’il était énorme. Les vétérinaires nous ont dit d’essayer les légumes en boîte et de les mélanger avec du jus de thon. J’ai essayé et ça a créé la rencontre entre Billy Johnson et les haricots verts. Maintenant, il mange une boite et demie de haricots verts par jour. Il a pu récupérer une sorte de ligne. C'est un peu un mannequin. Son côté siamois lui fait prendre beaucoup de place, avec sa voix grave et portante. Il se fait entendre, s’impose à nous. J'adorerai le filmer une fois. »

 
 
 
 
 
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