Sylvain, Jim & Lily

 

ph. Amedeo Abello

 
 

Sylvain, ingénieur de formation, a grandi dans les Alpes, côtoyant toute son enfance des animaux bien de chez nous. Pourtant Lily et Jim, ses perroquets du Gabon, lui rappellent tous les jours les notions d’altérité, d’ailleurs et même d’exotisme. 

 
 
 
 

Drôles d’oiseaux 

“ Christian mon compagnon et moi avons trouvé Lily dans une animalerie sous un bocal en verre, elle avait l’air triste, dévitalisée. On y est revenu quatre fois de suite, on la regardait de loin et à la fin elle réagissait à nos regards. Jim, lui,  vient d’une association qui s’appelle Perroquet en détresse. Bon ils ne sont pas potes, ce sont des animaux territoriaux, monogames, donc très jaloux. Si je m’occupe un peu trop de Jim, Lily lui vole dessus ou me mord.”

 
 
 
 

Oiseaux de bon augure 

“ Au début on était maladroits, on n’y connaissait rien, Lily restait dans sa cage sans bouger. Et un matin elle a dit “ coucou”. Elle se réveillait, elle cherchait le contact. Les perroquets imitent tous les sons. le grincement d’une porte, une sonnerie de téléphone portable. C’est la première fois que j’ai un rapport affectif, répété dans le temps avec un tel échange, ça permet de réaliser la puissance qu’on a en commun, des capacités communes, je ne sais pas si ça vient de l’évolution mais en tous les cas ça crée de la communication. Finalement on cherche la connexion avec un autre être vivant, ça permet de se décaler dans le monde de l’autre.”


 
 
 
 

Filer à tire-d’aile 

“ Lily s’est rapprochée de moi dès le début, donc naturellement Christian s’est plus occupé de Jim.

Je crois que Lily m’a visité une fois dans mes rêves, elle me poussait à bout il me semble. Mais le rêve n’est pas encore notre moyen de communication, contrairement à ce que pensent les animistes. Au quotidien, Jim et Lily restent dans leurs cages, ouvertes, mais j’emmène régulièrement Lily se promener, les gens sont étonnés, ils veulent la toucher. On a perdu Lily deux fois ! Ce sont des animaux grégaires donc ils restent dans le groupe, mais un bruit particulier, ils partent sans se retourner donc tout le travail est de leur apprendre justement à se retourner parce qu’il ont pas de sens de l’orientation. C’est aussi ça avoir un animal exotique, un animal sauvage en fait. C’est un co-apprentissage, je ne sais pas si c’est ça la domestication? C’est vrai au fond qui apprivoise qui ?”

 
 
 
Previous
Previous

Louise Lavandier & Ludwig

Next
Next

Marion & Rintan